Bien que l'édition inaugurale de Paris+ par Art Basel se soit terminée le 23 octobre dernier, l'équipe éditoriale continuera à publier toute l’année des articles sur les protagonistes et les enjeux majeurs de la scène artistique et culturelle francophone. Voici une sélection d'expositions à visiter en ce moment dans la capitale française.

Julie Curtiss, Anthill, 2022. Photographie de Charles Benton. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et de White Cube.
Julie Curtiss, Anthill, 2022. Photographie de Charles Benton. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et de White Cube.

Julie Curtiss, Loie Hollowell, Marguerite Humeau
« Earthseed »
White Cube, Paris
Jusqu'au 17 décembre 2022

Des formes organiques, des éléments iconographiques proches du surréalisme et une célébration de la féminité unissent les œuvres présentées dans cette exposition collective fascinante. Les trois artistes sont notamment intéressées par la suppression des frontières artificielles entre l'humain, l'animal et le cosmique. Dans ce but, elles investissent le très chic salon parisien de White Cube avec des utérus moulés, des déesses anciennes, des motifs suggestifs et des figures apparemment hybrides, qui proposent une vision alternative à un monde ancré dans une catégorisation obsessionnelle.

Yukimasa Ida, Gaby, 2022. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et de Mariane Ibrahim.
Yukimasa Ida, Gaby, 2022. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et de Mariane Ibrahim.

Yukimasa Ida
« Now is Gone (Maintenant n’est plus) »
Mariane Ibrahim, Paris
Jusqu’au 26 novembre 2022

Avec un ensemble de peintures et de sculptures créé en 2022, le jeune artiste japonais explore les frontières entre l'abstrait, le figuratif et le naturel. De ses toiles aux couleurs vives qui semblent être en mouvement perpétuel surgissent des visages flous et esquissés, ainsi que des paysages dynamiques qui invitent à la contemplation, à travers un geste de pinceau très marqué. Le fil conducteur de l’exposition semble ainsi être un hymne aux cycles de la nature qui se succèdent sans cesse, au-delà de la présence physique de la vie humaine.

Matthew Lutz-Kinoy, Time Made Hard Through Its Double, 2022. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et de kamel mennour, Paris.
Matthew Lutz-Kinoy, Time Made Hard Through Its Double, 2022. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et de kamel mennour, Paris.

Matthew Lutz-Kinoy
« Plate is Bed, Plate is Sun, Plate is Circle, Plate is Cycle »
kamel mennour, Paris
Jusqu’au 3 décembre 2022

La deuxième exposition personnelle de Matthew Lutz-Kinoy à la galerie kamel mennour confirme la singularité de son vocabulaire artistique. En s’inspirant de l’univers des céramistes Bernard Leach et Shōji Hamada, l’artiste partage son intérêt et son obsession pour la forme infinie du cercle, avec une série spectaculaire de 80 assiettes accrochées au mur. Les œuvres, combinées avec des peintures qui oscillent entre abstraction et figuration, transforment la proposition en une installation immersive sur deux étages. Au sous-sol, la lumière, filtrée à travers deux grands tissus suspendus au plafond, baigne l'exposition d’une atmosphère intime et poétique.

Mimmo Jodice, Vera fotografia [Vraie photographie], 1978. Avec l'aimable autorisation de la Galerie Karsten Greve St. Moritz, Cologne, Paris © Mimmo Jodice
Mimmo Jodice, Vera fotografia [Vraie photographie], 1978. Avec l'aimable autorisation de la Galerie Karsten Greve St. Moritz, Cologne, Paris © Mimmo Jodice

« Renverser ses yeux. Autour de l'arte povera 1960 - 1975 : photographie, film, vidéo »
LE BAL et Jeu de Paume, Paris
Jusqu'au 29 janvier 2023

En collaboration avec LE BAL, le Jeu de Paume présente une exposition thématique qui s'intéresse à l'utilisation de la photographie et du film par les artistes italiens d'avant-garde, des années 1960 au début des années 1970. Dans la mouvance de l'arte povera, tous cherchent à capturer le présent et la contingence, en toute simplicité.

Tavares Strachan, Most Fabulous, 2022. Photographie de Tom Powel Imaging. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et de Marian Goodman Gallery.
Tavares Strachan, Most Fabulous, 2022. Photographie de Tom Powel Imaging. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et de Marian Goodman Gallery.

Tavares Strachan
« In Total Darkness »
Marian Goodman Gallery, Paris
Jusqu'au 26 novembre 2022

En poursuivant l’exploration de l’identité noire – de l’hyperlocal à l’universel –, l’artiste bahaméen présente un projet très ambitieux, sorte de Gesamtkunstwerk (œuvre d’art totale) qui marque un nouveau chapitre de sa pratique. Cette expérience immersive de 45 minutes invite les visiteur∙euse∙s à ranger leur téléphone dans une pochette distribuée à l’entrée (il est interdit d’enregistrer) et se termine par un crescendo d’émotion polyphonique au sous-sol de la galerie, laissant tout le monde surpris pour dire peu.

© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Sophie Crépy
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Sophie Crépy

« Kehinde Wiley »
Musée d'Orsay, Paris
Jusqu'au 8 janvier 2023

Le célèbre artiste américain Kehinde Wiley, connu entre autres pour avoir peint le portrait du président Barack Obama présenté à la National Portrait Gallery du Smithsonian, à Washington, expose cet automne trois œuvres monumentales au musée d'Orsay. À travers un tableau (Femme piquée par un serpent (Mamadou Gueye)) et deux sculptures (An Archaeology of Silence et The Young Tarantine (Mamadou Gueye)), l'artiste prolonge son exploration du thème des guerriers tombés et des personnages au repos, en y apportant sa vision, moderne et inclusive.

Paris+ par Art Basel Editorial Team (Patrick Steffen, Karim Crippa, Juliette Amoros)

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