Thomas Houseago, Flower & Death, 2018-2025

Présenté par les galeries Lévy Gorvy Dayan et Xavier Hufkens

Né en 1972 à Leeds, Thomas Houseago vit et travaille à Los Angeles.

368.3 x 76.2 x 76.2 cm

Bronze étamé

Les sculptures monumentales de Thomas Houseago renferment des textures qui révèlent les traces de leur fabrication. Flower & Death représente une figure squelettique émergeant d’une fleur colossale, symbole à la fois de décomposition et de renaissance. Conçue en 2018 comme un hommage à son défunt père et sculptée dans un séquoia ancien, l’œuvre deviendra par la suite le reflet de sa propre expérience de transformation. Lors d’une crise personnelle en 2020, Thomas Houseago abandonne la sculpture et n’y reviendra qu’après une longue période de convalescence pour créer une œuvre nouvelle à partir de cette pièce. Désormais coulée en bronze, un matériau qui s’oxyde et s’érode avec le temps, l’œuvre acquiert de nouvelles strates de sens sur la force et le changement.

Leiko Ikemura, Usagi Greeting (440), 2023-2025

Présenté par la galerie Lisson

Née en 1951 à Tsu, Leiko Ikemura vit et travaille à Berlin.

448 x 245 x 245 cm

Bronze patiné

La figure de l’Usagi – créature mythique aux oreilles de lapin et au visage humain – est un motif récurrent chez Leiko Ikemura, dont la source remonte à un jeu d’enfance consistant à distinguer l’ombre d’un lapin sur la Lune. Mais c’est après le tremblement de terre de Tōhoku et la catastrophe de Fukushima, en 2011, que l’Usagi apparaît pour la première fois dans son travail. Face aux images de dévastation touchant l’homme autant que la nature, Leiko Ikemura présente la figure de l’Usagi comme messagère des dieux, symbolisant la souffrance, la résilience et le renouveau. Coulée en bronze, avec une jupe-cloche évoquant un sanctuaire protecteur, la sculpture est empreinte de tendresse : elle offre un espace de guérison collective, tout en célébrant les liens entre les règnes humain, animal et cosmique.

Wang Keping, Découverte, 2022

Présenté par la galerie Nathalie Obadia

Né en 1949 à Pékin, Wang Keping vit et travaille à Paris.

250.5 x 122 x 104 cm

Bronze

Wang Keping s’est fait connaître à Pékin à la fin des années 1970 en tant que cofondateur du Groupe des Étoiles, un collectif dissident à l’origine des premières expositions d’avant-garde en Chine. Après son installation en France dans les années 1980, il développe un langage sculptural fondé sur la simplicité et la matérialité. Travaillant principalement le bois, Wang Keping sculpte des troncs en respectant nœuds, fissures et courbes naturelles, laissant ces indices guider la forme finale. La sculpture en bronze Découverte (2022), sculptée en 2020 puis patinée lors de sa résidence au Musée Rodin en 2022, illustre cette approche : ses contours arrondis suggèrent les courbes d’une figure féminine, l’un des sujets les plus récurrents de l’œuvre de l’artiste.

Vojtěch Kovařík, Atlas calming the troubled world, 2025

Présenté par la galerie Derouillon

Né en 1993 à Valasské Mezirící, Vojtěch Kovařík vit et travaille à Rožnov pod Radhoštěm.

225 x 350 x 240 cm

Bronze

Dans ses peintures et ses sculptures, l’artiste tchèque Vojtěch Kovařík réinvente la figure mythologique à travers un regard empathique. Son travail questionne l’héritage de l’esthétique totalitaire, dont les idéaux héroïques mis en avant par le réalisme socialiste du 20e siècle et l’art national-socialiste, qui magnifiaient force et autorité. Entre les mains de l’artiste, des divinités jadis lointaines deviennent tendres et accessibles : ici, Atlas n’est plus écrasé par le poids du monde, mais le berce doucement dans ses bras. En le coulant en bronze, un matériau historiquement associé au pouvoir, Vojtěch Kovařík offre une image qui, aujourd’hui, résonne différemment : une force qui ne repose plus sur la domination, mais sur la compassion envers un monde troublé.

Muller Van Severen, Concrete Wire, 2024-2025

Présenté par la galerie Tim Van Laere

Née en 1978 à Lokeren et en 1979 à Gand, Muller Van Severen vivent et travaillent entre Evergem et Ostend

55.5 x 119.5 x 125 cm, 63 x 172 x 123 cm, 54.5 x 177 x 79.5 cm

Béton

En duo sous le nom de Muller Van Severen depuis 2011, les artistes belges Fien Muller et Hannes Van Severen ont développé une œuvre synergique qui explore sans cesse les frontières entre sculpture et objet fonctionnel. Leur langage visuel singulier se définit par des lignes nettes et des formes élémentaires. Les sculptures Concrete Wire poursuivent leur exploration du poids visuel et de la tension des matériaux : chaque pièce débute sous forme d’un bloc dont un angle a été ôté, avant d’être légèrement courbé, suggérant la légèreté du papier en dépit de la densité du matériau. Les œuvres qui en résultent trouvent un équilibre entre abstraction et fonctionnalité, invitant le public à une interaction tant visuelle que physique avec leurs formes ondulées.

Stefan Rinck, Camarillo in Disguise, 2025

Présenté par la galerie Semiose

Né en 1973 à Homburg, Stefan Rinck vit et travaille à Berlin.

295 x 170 x 200 cm

Calcaire

Les sculptures monumentales en pierre de Stefan Rinck mêlent différentes influences : historiques, mythologiques et de la culture pop. Animaux, monstres, créatures hybrides, ses figures fantastiques sont inspirées de sources aussi diverses que la sculpture romane, les motifs aztèques, le néogothique et les jeux vidéo. Apprenti tailleur de pierre de formation, l’artiste allemand utilise des méthodes traditionnelles pour sculpter directement dans le grès, le marbre et, dans le cas de Camarillo in Disguise, le calcaire. Haute de trois mètres, cette figure qui serre une carotte dans une main est affublée d’un masque triangulaire et affiche un large rictus carnassier apparaissant tour à tour farceur et inquiétant.

Arlene Shechet, Dawn, 2024

Présenté par la galerie Pace

Née en 1951 à New York, Arlene Shechet vit et travaille à Kingston.

279.4 x 360.7 x 203.2 cm

Aluminium peint

Dans sa pratique sculpturale, Arlene Shechet revendique l’expérimentation, le jeu et la surprise, travaillant la céramique, l’argile, le bois et le métal pour créer des formes qui semblent capturer le mouvement. Dawn se compose de plusieurs feuilles d’aluminium soudées ensemble de manière à paraître saisies en plein mouvement happées par un coup de vent. Alors que certaines surfaces sont peintes en pêche mat et lilas brillant, d’autres ont été laissées brutes. La sculpture oscille ainsi entre délicatesse et force. Issue de la série Girl Group commandée par le Storm King Art Center en 2024, l’œuvre s’empare du langage traditionnellement masculin de la sculpture monumentale.