Secteur principal d’Art Basel Paris, Galeries réunit 206 exposants issus de 41 pays et territoires, présentant toute l’étendue de leurs programmes. Des pionnier·ère·s du début du XXe siècle aux figures de l’après-guerre, des maître·sse·s internationalement reconnu·e·s aux voix ultra-contemporaines, les présentations reflètent l’ampleur inégalée de la foire.

Cette année, le secteur propose une grande variété de projets autour du thème élargi de l’avant-garde, soulignant le rôle durable de Paris comme laboratoire d’expérimentation et d’échanges. Entre redécouvertes historiques et propositions audacieuses, les galeries tracent ensemble une filiation reliant l’histoire culturelle de Paris aux conversations artistiques d’aujourd’hui.

Des avant-gardes historiques au radicalisme de l’après-guerre

Plusieurs galeries parisiennes et internationales mettent en lumière des artistes dont les expérimentations radicales ont marqué la première moitié du XXe siècle, lorsque Paris était l’épicentre incontesté de l’avant-garde.

  • Galerie Le Minotaure (Paris) présente le Dimensionisme, mouvement d’avant-garde inspiré par les théories de l’espace-temps d’Einstein et formulé dans le manifeste de Charles Sirató en 1936. La présentation réunit de rares aquarelles de Fernand Léger datant de la fin des années 1910 ainsi que des photogrammes, collages et compositions en plexiglas de László Moholy-Nagy. Présentées ensemble à Paris, ces œuvres incarnent l’esprit expérimental de l’entre-deux-guerres et montrent comment le Dimensionisme anticipait les approches transdisciplinaires devenues centrales dans l’art contemporain.
  • Galerie 1900–2000 (Paris) expose des œuvres rares de grandes figures du Dada et du Surréalisme aux côtés de voix emblématiques de l’avant-garde de l’entre-deux-guerres – des artistes qui ne se sont jamais rencontrés mais ont été profondément marqué·e·s par leur passage à Paris. Au cœur de cette présentation, une étude préparatoire pour les 9 moules malic (1913–14) de Marcel Duchamp, créée lors de ses années de formation à Paris, est mise en dialogue avec la Kubistische Komposition I (1923) de Hannah Höch, exemple précoce de son approche radicale de la forme, et une lettre illustrée de Victor Brauner de 1934. Le stand présente également des compositions textiles et brodées du début des années 1960 de Mimi Parent et une huile sur toile des années 1970 de Félix Labisse, soulignant l’engagement de la galerie à montrer la vitalité durable du Surréalisme.

D’autres présentations se tournent vers la seconde moitié du XXe siècle, période où Paris resta un lieu de réinvention, reliant les traditions du modernisme à de nouveaux langages artistiques, mais qui vit également émerger d’importants mouvements au-delà de la capitale française.

  • Gio Marconi (Milan) propose une sélection d’œuvres comprenant des dessins et peintures des années 1960 de Valerio Adami, influencés par ses années parisiennes et ses liens avec la Nouvelle Figuration ; des gouaches intimes des années 1930 de Sonia Delaunay, rappelant son rôle pionnier dans l’abstraction ; ainsi que des assemblages sculpturaux de Louise Nevelson, dont les reliefs ombragés prolongent les explorations matérielles du modernisme européen. L’ensemble est complété par Archeologia (1970) d’Emilio Tadini, reflet des échanges vibrants entre les cercles artistiques italiens et français durant l’après-guerre.
  • Tornabuoni Art (Paris, Florence, Forte dei Marmi, Milan, Rome, Crans-Montana) réunit des œuvres de Giorgio Morandi et Lucio Fontana, deux pionniers du langage du XXe siècle. Bien que leurs chemins ne se soient jamais croisés, chacun a cherché à dépasser la représentation traditionnelle : Morandi en distillant natures mortes et paysages en méditations sur l’invisible du quotidien ; Fontana en perforant la toile pour révéler l’espace infini au-delà du visible. Leur dialogue est enrichi par des œuvres d’Alighiero Boetti, dont un dessin au stylo bille bleu et l’une de ses iconiques tapisseries Mappa.
  • Vedovi Gallery (Bruxelles) présente Abstraktes Bild (1992) de Gerhard Richter. Figure majeure de la peinture d’après-guerre, Richter a constamment remis en cause les frontières entre abstraction et figuration. Cette œuvre, issue de sa série emblématique, illustre son exploration du geste, du hasard et de la perception, prolongeant l’héritage avant-gardiste de l’abstraction jusque dans la fin du XXe siècle.
  • Van de Weghe (New York) met en avant Untitled (1983) de Jean-Michel Basquiat, une sérigraphie sur toile marquante issue d’une série de dix œuvres réalisées cette année-là. La pièce incarne l’énergie brute et le langage visuel singulier de l’artiste, fusionnant imagerie percutante et sens stratifié à un moment décisif de sa carrière. S’y ajoutent des œuvres de Pablo Picasso et Andy Warhol, situant la pratique de Basquiat dans un dialogue avec d’autres maîtres du XXe siècle.

Explorations Contemporaines

S’appuyant sur cet héritage, d’autres galeries mettent en avant les pratiques les plus audacieuses d’aujourd’hui, réaffirmant le rôle de Paris comme scène de l’avant-garde contemporaine.

  • Galerie Max Hetzler (Berlin, Paris, Londres, Marfa) présentera des œuvres d’Albert Oehlen, Bridget Riley, Katharina Grosse et Sabine Moritz. Voix majeure de l’avant-garde contemporaine, Oehlen déploie une peinture oscillant entre figuration et abstraction, en résonance avec son exposition Endless Summer à Gagosian et Max Hetzler à Paris. Les compositions hypnotiques de Riley, enracinées dans son dialogue avec Georges Seurat, font l’objet d’une grande exposition au Musée d’Orsay inaugurée la même semaine. Pour la première fois à Art Basel Paris, la galerie montrera également des œuvres de Sabine Moritz, dont la pratique mêle mémoire, histoire et expérience vécue dans un langage pictural lyrique.
  • Xavier Hufkens (Bruxelles) présentera un ensemble intergénérationnel réunissant Louise Bourgeois, Tracey Emin, Charline von Heyl, Mark Manders et Cecilia Vicuña. Bourgeois, figure centrale de l’après-guerre, est représentée par un bronze tardif de 2005, tandis que la nouvelle peinture Hunter (2025) d’Emin et Menelaos (2024) de von Heyl témoignent des développements actuels de la figuration et de l’abstraction, deux courants profondément liés à Paris. Manders propose un assemblage sculptural monumental réalisé entre 2015 et 2025, et Corazones (2024) de Vicuña apporte une dimension poétique et picturale. Ensemble, ces œuvres soulignent l’engagement de la galerie envers des artistes dont le travail continue de transformer le langage de l’avant-garde.
  • Sfeir-Semler Gallery (Hambourg, Beyrouth) présentera une sélection intergénérationnelle comprenant Etel Adnan, Samia Halaby, Marwan, Dana Awartani, Lawrence Abu Hamdan, Tarik Kiswanson et d’autres. Point d’ancrage de la présentation, une toile lumineuse des années 1990 d’Adnan, poète et peintre née au Liban et installée à Paris, incarne l’héritage de l’avant-garde parisienne de l’après-guerre. En dialogue avec les grandes abstractions d’Halaby, les têtes expressives de Marwan, les méditations textiles d’Awartani et les recherches conceptuelles d’Abu Hamdan, la présentation montre comment les questions d’identité, de mémoire et d’engagement politique continuent de façonner les trajectoires avant-gardistes à travers le monde arabe et sa diaspora.

Les piliers parisiens

Enfin, plusieurs galeries influentes basées à Paris ancrent naturellement le secteur, réaffirmant le lien vivant de la ville avec l’héritage avant-gardiste.

  • Galerie Nathalie Obadia (Paris, Bruxelles) met en avant deux artistes étroitement liés à l’avant-garde française : Shirley Jaffe et Roger-Edgar Gillet. Américaine installée à Paris, Jaffe a transformé l’abstraction d’après-guerre avec ses compositions lumineuses et géométriques, tandis que Gillet, né à Paris, a relié le Tachisme et la figuration expressionniste dans des surfaces gestuelles et texturées.
  • Galerie Loevenbruck (Paris) souligne le dialogue entre grandes rétrospectives et voix contemporaines. Au centre, Głowa VI (1961) d’Alina Szapocznikow, dont les explorations radicales du corps fragmenté demeurent une référence de l’art européen d’après-guerre. Des œuvres de Gilles Aillaud, Daniel Dewar & Grégory Gicquel, Ashley Hans Scheirl et Chloé Royer ajoutent une dimension contemporaine, soulignant l’engagement de la galerie auprès d’artistes qui élargissent aujourd’hui les langages sculpturaux et picturaux.
  • Galerie frank elbaz (Paris) réunit Sheila Hicks, Chloé Delarue, Machiko Ogawa et Kenjiro Okazaki. Installée à Paris depuis les années 1960, Hicks poursuit son exploration novatrice de la fibre comme langage sculptural et architectural. Les assemblages hybrides de Delarue, les formes en porcelaine d’Ogawa et les toiles poétiques d’Okazaki développent la réflexion autour des thèmes de la transformation, de la fragilité et de l’échange culturel.
  • Galerie Christophe Gaillard (Paris) met en lumière la monumentale Tabula (1975) de Simon Hantaï, jalon de sa célèbre technique du pliage, réalisée dans le Paris de l’après-guerre. Pièce centrale du stand, elle dialogue avec l’Autoportrait catastrophique (2024) d’Hélène Delprat, recouvert de paillettes, et OTS 12 (2021) d’Eric Baudart, reflétant ensemble l’esprit d’expérimentation toujours vivace de Paris.
  • Galerie Jousse Entreprise (Paris) présentera Humeur aqueuse, une exposition collective réunissant Nathan Bertet, Anne-Charlotte Finel, Nathanaëlle Herbelin, Ange Leccia et Simon Martin. Ancrée dans les notions de perception et d’affect, la présentation explore la formation des images et les états émotionnels qu’elles véhiculent. Ange Leccia, figure clé de l’avant-garde française depuis les années 1980, est présenté aux côtés de voix plus jeunes qui prolongent cet héritage expérimental à travers peinture, vidéo et installation.

nouveaux venus dans le secteur principal

Parmi les 29 galeries internationales qui participent pour la première fois à Art Basel Paris, le secteur principal accueille 13 nouvelles venues. Ensemble, ces primo-participants résonnent avec l’héritage multiculturel de Paris tout en ouvrant de nouvelles perspectives pour aujourd’hui. Leurs présentations vont d’histoires revisitées et de récits postcoloniaux à des expérimentations audacieuses sur la forme et la matière, incarnant l’esprit d’invention qui définit Paris depuis plus d’un siècle.

  • Crèvecœur (Paris) réunit Miho Dohi, Inès di Folco Jemni, Ernst Yohji Jaeger, Yu Nishimura, Louise Sartor, Naoki Sutter-Shudo, ainsi que de rares œuvres de Morikazu Kumagai. Ancrée dans le concept japonais de mono no aware – l’expérience de l’impermanence – la présentation ouvre de nouvelles voies pour rompre avec les conventions picturales et sculpturales européennes. Autre temps fort, des œuvres de la peintre franco-colombienne Emma Reyes, dont la carrière s’est principalement déroulée à Paris, où elle a développé un langage pictural audacieux et vibrant.
  • The Approach (Londres) propose une présentation collective avec Anderson Borba, Jai Chuhan, Sara Cwynar, Sandra Mujinga, Paloma Proudfoot et Mike Silva. Entre peinture, sculpture, photographie, film et installation, les œuvres revisitent des thèmes centraux de l’avant-garde – le corps, l’identité, la mémoire et la critique sociale – pour les réinventer au présent.
  • Lodovico Corsini (Bruxelles) présente de nouvelles sculptures cinétiques de Meriem Bennani, prolongeant sa série acclamée Cursed Objects, aux côtés de peintures de Calvin Marcus et de pastels de Peter Wächtler. L’ensemble explore la transformation, la perception et la condition humaine, faisant écho à l’élan expérimental qui relie les artistes du programme de la galerie.
  • 1 Mira Madrid (Madrid) dévoile l’intégralité des archives de Lea Lublin (1929–1999), figure clé du conceptualisme européen dont l’œuvre engageait le féminisme, la sémiotique et la critique sociale. En complément, le stand présente des œuvres récentes d’Esther Ferrer, pionnière de l’art performatif et conceptuel. Toutes deux arrivées à Paris à la fin des années 1960, elles y ont développé des pratiques ancrées dans le discours féministe et l’engagement politique.
  • David Nolan Gallery (New York) met à l’honneur le travail sur papier, un médium au cœur de son programme. Des dessins de Hans Bellmer, Christina Ramberg, Martin Kippenberger, Dorothea Rockburne et Nicole Eisenman reflètent des approches avant-gardistes diverses du corps, de l’espace et de la société, à travers les générations.
  • Stevenson (Amsterdam, Johannesburg, Le Cap) fait ses débuts avec Seismic Shifts: South Africa in the ’90s, revenant sur la manière dont des artistes comme Jane Alexander, Steven Cohen, Moshekwa Langa, Jo Ractliffe, Robin Rhode et Penny Siopis ont réagi avec urgence et inventivité à la fin de l’apartheid. Présentées aux côtés de projets récents, ces œuvres retracent comment ces premières percées se sont transformées en recherches au long cours.
  • Jan Kaps (Cologne) propose une exposition en duo de Selome Muleta et Helena Uambembe. Les peintures introspectives de Muleta subvertissent les représentations traditionnelles des femmes, tandis qu’Uambembe explore les héritages de la violence et du déplacement liés à son origine angolaise. Ensemble, leurs œuvres interrogent mémoire, résilience et la manière dont le trauma peut être réinventé à travers l’art.
  • 47 Canal (New York) présente un ensemble d’œuvres tous médias confondus de Michele Abeles, Emmanuel Louisnord Desir, Mickael Marman, Trevor Shimizu, Nolan Simon et Cici Wu. Au centre du stand, la nouvelle série de nus allongés de Simon réinterprète un genre historique à travers le prisme de l’intimité et de la perception dans la culture de l’image contemporaine.
  • Sikkema Malloy Jenkins (New York) présente un large panorama des artistes de sa galerie, dont Louis Fratino, Jeffrey Gibson, Sheila Hicks, Teresa Lanceta, Jennifer Packer, Kara Walker et Luiz Zerbini. De la peinture au textile, en passant par la céramique, le collage et la vidéo, la présentation met en avant des perspectives culturelles diverses qui défient et enrichissent les récits dominants.

Projets conjoints et solos dans Galeries

Dans un esprit de collaboration, un nombre record de 20 exposants présenteront 10 stands communs à Art Basel Paris 2025 – neuf dans le secteur Galeries et un dans Premise. Parmi les temps forts :

  • Chapter NY (New York) et Soft Opening (Londres) – toutes deux participantes pour la première fois – unissent leurs forces pour une présentation collective, réunissant Olivia Erlanger (Soft Opening), Stuart Middleton (Chapter NY) et Gina Fischli (les deux galeries). Parmi les points saillants, Gina Fischli dévoile une série de sculptures animales disposées le long d’un podium spécialement conçu. En dialogue, Olivia Erlanger présente une constellation de flèches en acier inoxydable cartographiant le ciel nocturne parisien de 1880, tandis que Stuart Middleton propose des horloges disséquées et des dessins industriels.
  • Christian Andersen (Copenhague) et Fanta-MLN (Milan) exposent des œuvres de Patricia L. Boyd, Jason Hirata, Benjamin Hirte et Lorenza Longhi. S’intéressant aux infrastructures qui façonnent nos vies contemporaines – physiques comme immatérielles – les artistes créent des failles et des fractures, cherchant à saisir ces conditions et à suggérer de possibles mutations.
  • Nicoletti (Londres) et seventeen (Londres) passent du secteur Emergence au secteur Galeries avec une présentation commune de nouvelles œuvres de Josèfa Ntjam, Abbas Zahedi, Patrick Goddard et Justin Fitzpatrick. Conçue comme une exposition interconnectée, elle explore les échanges entre conscience humaine, systèmes écologiques et structures socio-politiques, avec des œuvres qui mobilisent flux, contamination et mutation pour réfléchir aux questions de classe, d’identité et d’environnement.
  • Galerie Michael Rosenfeld (New York) et Jeffrey Deitch (New York, Los Angeles) présentent conjointement des sculptures de Karon Davis aux côtés de peintures de Bob Thompson, qui a passé une période formatrice à Paris dans les années 1960. Pièce maîtresse de l’ensemble, Black Monster (1959), chef-d’œuvre monumental, illustre la palette audacieuse et l’expressionnisme figuratif de Thompson, complété par d’autres œuvres de 1959 à 1963. Les sculptures de Davis entrent en dialogue avec les toiles de Thompson, offrant de puissantes réflexions sur l’histoire, la mémoire et la représentation.

D’autres stands communs réuniront Meyer Riegger (Berlin, Karlsruhe, Bâle, Séoul) et Franco Noero (Turin), Misako & Rosen (Tokyo) et LambdaLambdaLambda (Pristina), Felix Gaudlitz (Vienne) et LC Queisser (Tbilissi), ainsi que Madragoa (Lisbonne) et Galeria Dawid Radziszewski (Varsovie, Vienne).

L’édition 2025 propose également une série de stands monographiques, offrant des rencontres immersives avec la pratique d’un·e seul·e artiste. Parmi les temps forts :

  • Commonwealth and Council (Los Angeles) consacre son stand à Gala Porras-Kim. À travers dessins et installations, l’artiste questionne la manière dont les objets sont collectés, classés et exposés, soulevant des enjeux de taxonomie, d’interprétation et d’éthique. Présenté à Paris, ce projet entre en résonance avec les musées de renommée mondiale de la ville et leur rôle dans la construction des récits culturels, ainsi qu’avec les débats actuels sur la restitution, tout en soulignant la place de Porras-Kim comme voix majeure de l’avant-garde contemporaine.
  • Carlos/Ishikawa (Londres) présente un stand monographique consacré à de nouvelles œuvres d’Evelyn Taocheng Wang. Formée à la peinture classique chinoise, Wang s’appuie sur diverses histoires de l’art et références littéraires pour explorer les questions d’authenticité, d’identité et d’appartenance. En mêlant récit personnel, dialogues Est–Ouest et fragments autobiographiques, elle interroge les conventions de l’identité et réfléchit à la manière dont le soi se performe dans la vie quotidienne.
  • Galerie Cécile Fakhoury (Abidjan, Dakar, Paris) met en avant Binta Diaw avec une nouvelle installation et des photographies issues de sa série Paysage corporel. Ancrée dans son identité diasporique et nourrie par une pensée intersectionnelle et écoféministe, la pratique de Diaw entremêle matérialité, contexte et expérience sensorielle pour questionner les récits historiques dominants en utilisant des éléments naturels comme la terre, les plantes, l’eau et les cheveux.
  • Emalin (Londres) met en lumière un projet de l’artiste et musicien américain Jasper Marsalis, conçu spécialement pour la foire. Alliant vidéo interactive, technologies de capteurs de mouvement, sculpture et peinture, Marsalis explore la politique de la performance, la visibilité et les dynamiques du regard dans l’économie contemporaine de l’attention.
  • The Modern Institute (Glasgow) propose la première présentation monographique en Europe continentale de la peintre coréenne Kim Bohie. Entre œuvres nouvelles et historiques, le stand met en avant ses paysages lumineux inspirés par l’île de Jeju, où elle vit et travaille depuis le début des années 2000.

Déployé sur les balcons de la Nef du Grand Palais, Emergence consiste en 16 présentations solo consacrées à certain·e·s des artistes les plus prometteur·se·s d’aujourd’hui. Avec huit galeries rejoignant Art Basel Paris pour la première fois, le secteur reflète le rôle durable de la ville comme lieu de découverte de nouvelles voix et de formation d’idées avant-gardistes, en complément du programme plus large de la foire. Parmi les temps forts de cette année :

  • Gauli Zitter (Bruxelles) présentera dissociation variations, un projet monographique de l’artiste parisien Ethan Assouline. Ses compositions sculpturales réalisées à partir d’objets trouvés – parfois peints ou accompagnés de ses poèmes – gravitent autour du motif de l’horloge, un dispositif qui structure la vie urbaine tout en évoquant les récits politiques inscrits dans le paysage de la ville.
  • Bank (Shanghai, New York) présente une installation immersive de Duyi Han. Constituée d’une série de « prescriptions neuroesthétiques », l’œuvre vise à transformer des espaces et des objets en manifestations d’états mentaux, mêlant références folkloriques et religieuses aux pratiques contemporaines de santé mentale.
  • Blindspot Gallery (Hong Kong) fait ses débuts à Art Basel Paris 2025 avec une exposition monographique de nouvelles œuvres en papier découpé de Xiyadie, artiste autodidacte qui transforme l’artisanat folklorique chinois en un médium radical d’expression queer.
  • Cibrián (San Sebastian), l’un des nouveaux exposants du secteur, présente New Energy, une installation filmique accompagnée de dessins conceptuels dans des cadres personnalisés de Siyi Li, centrée sur deux femmes dont les rôles et relations évoluent au fil d’un trajet en voiture à travers Shanghai.
  • Exo Exo (Paris) propose Bébé Boum, une installation de l’artiste parisien·ne Ash Love. Des ballons imprimés d’images issues d’archives personnelles et d’iconographie collective flottent aux côtés de peintures semblables à des cartes de vœux, où la répétition de « Happy Birthday » souligne l’érosion du sens dans des rituels standardisés.
  • Heidi Gallery (Berlin) met en avant le travail de Kandis Williams, dont la pratique transdisciplinaire s’étend du collage à la performance, en passant par l’écriture, l’édition et la pédagogie. À travers des collages méticuleusement stratifiés et des performances proches du script, Williams déconstruit de manière critique les récits liés à la race, au nationalisme et au pouvoir.
  • Galerie Molitor (Berlin) fait ses débuts à Art Basel Paris avec un projet monographique de Dora Budor. Ses sculptures vidéo, construites à partir de boîtes de champagne réutilisées, projettent des extraits du film L’Argent (1928) de Marcel L’Herbier, critique parisienne de la spéculation financière. Juxtaposant scènes originales et versions colorisées par IA, les œuvres réfléchissent aux cycles de distorsion dans l’histoire et le regard. À côté, Reproduce Me (2025) repositionne des tables IKEA vintage inspirées du néoclassicisme français, interrogeant la manière dont l’héritage culturel devient marchandise.
  • Petrine (Paris, Düsseldorf) présente un nouvel ensemble d’œuvres de Sophie Kovel, Collections and Estates. Le projet se déploie en deux volets : des photographies et sculptures documentant bijoux, porcelaines et objets décoratifs qui révèlent les imbrications entre philanthropie, diplomatie et imaginaire de classe ; et la vidéo Uncovering/Extracting (2025), qui associe images d’archives et poésie pour relier dispositifs de luxe et histoires de travail et d’extraction.
  • Sophie Tappeiner (Vienne) présente Stealth Technology, un nouvel ensemble d’œuvres de Jala Wahid. L’installation comprend quatre sculptures qui entremêlent la violence de l’invasion militaire et de la migration forcée avec des histoires intimes d’amour et de résilience, enracinées dans l’intérêt profond de l’artiste pour la diaspora kurde.
  • The Pill (Istanbul, Paris) présente un projet monographique de Nefeli Papadimouli, qui vit et travaille entre Paris et Athènes. Ses structures modulaires et élastiques invitent aux mouvements collectifs et créent des architectures temporaires de rassemblement, explorant la manière dont les corps négocient l’espace et l’identité.
  • Vardaxoglou (Londres) fait ses débuts à Art Basel Paris avec une présentation monographique de Tanoa Sasraku. Le stand met en avant Mascot (2025), une sculpture de près de cinq mètres de haut réalisée en papier journal, encre et pigments minéraux collectés au Ghana et en Cornouailles. Faisant partie de la série Terratypes, l’œuvre combine collage, gravure et construction textile pour entrelacer récits personnels et historiques.

Les autres galeries participant au secteur sont Drei (Cologne), présentant Mira Mann ; Lars Friedrich (Berlin), présentant Sydney Schrader ; Ginny on Frederick (Londres), présentant Arash Nassiri ; ROH (Jakarta), présentant Kanitha Tith ; et Sweetwater (Berlin), présentant Alexandre Khondji.

Consacré à des présentations thématiques et curatoriales pouvant inclure des œuvres antérieures à 1900, le secteur Premise revient pour sa deuxième édition avec neuf stands et huit primo-participants. Ensemble, ces expositions mettent en avant des récits singuliers qui résonnent avec l’héritage de Paris comme carrefour historique de la radicalité.

  • Kadel Wilborn (Düsseldorf) propose un dialogue entre Lucia Moholy (1894–1989), photographe du Bauhaus dont les abstractions lumineuses ont marqué le design moderne, et Liz Deschenes (née en 1966), voix majeure de la photographie post-conceptuelle. Leurs œuvres couvrent un siècle d’expérimentations, montrant la photographie comme un médium qui transcende la documentation pour devenir matériel, spatial et immersif.
  • Martine Aboucaya (Paris) présente une rare sélection d’œuvres immatérielles de Robert Barry (né en 1936), datant de 1969. Explorant télépathie, magnétisme et phénomènes intangibles, ces jalons conceptuels déplacent la perception du voir vers le sentir, affirmant le rôle pionnier de Barry dans l’élargissement même de la définition de l’art.
  • Pavec (Paris) met en lumière Marie Bracquemond (1840–1916), longtemps négligée dans l’histoire de l’impressionnisme et désormais reconnue comme l’une de ses grandes pionnières. Ses natures mortes, portraits et paysages des années 1870–1890 révèlent un regard délicat et intime qui transforme le quotidien en poésie visuelle.
  • The Gallery of Everything (Londres) revient avec une relecture des peintures visionnaires de l’artiste haïtien et prêtre vaudou Hector Hyppolite (1894–1948). Célébré par André Breton et présenté dans Le Surréalisme en 1947, Hyppolite fusionne rituel, histoire et spiritualité, affirmant sa place singulière dans l’art moderne.
  • Frittelli arte contemporanea (Florence) met à l’honneur la série radicale des Volumi (1959–1960) de Dadamaino (1930–2004), où les toiles découpées activent l’espace environnant comme un élément vivant de l’œuvre. Héritière de Fontana et Manzoni mais profondément originale, Dadamaino a étendu la peinture dans un dialogue avec la lumière, le volume et le vide.
  • Château Shatto (Los Angeles) associe Emily Kame Kngwarreye (1910–1996), artiste aborigène australienne dont les peintures tardives célèbrent le lien intime avec sa terre, et Alan Lynch (1926–1994), dont les œuvres reflètent une harmonie zen de couleur et de forme. Tous deux dépassent les traditions occidentales pour inventer des lexiques visuels puissants et personnels.
  • Gordon Robichaux (New York) et Stars (Los Angeles) présentent Janet Olivia Henry (née en 1947), dont les dioramas et assemblages transforment la collection en acte de liberté. Peuplés de poupées, chaussures et objets du quotidien, ses univers miniatures interrogent pouvoir, identité et hiérarchies invisibles dans l’art et la société.
  • Tina Kim Gallery (New York) met en lumière l’artiste sud-coréenne Lee ShinJa (née en 1930), qui dans les années 1950 et 1960 a transformé les traditions textiles en un langage d’abstraction. À travers broderie, teinture et tissage, elle a élevé le tissu du statut d’artisanat domestique à celui d’expérimentation avant-gardiste, entremêlant mémoire, nature et poésie dans la forme.
  • Galerie Eric Mouchet (Paris) dédie son stand à Ella Bergmann-Michel (1896–1971), rare femme du mouvement Bauhaus et pionnière de la photographie, du film et du collage. Son travail, mené sur plusieurs décennies, fusionne abstraction, lumière et mouvement, contrivuant un chapitre essentiel mais longtemps ignoré au modernisme du XXe siècle.

PALAIS D'IÉNA

« 30 Blizzards. » présenté par Miu Miu

Un projet de Helen Marten

Dans le cadre du Programme public 2025, Miu Miu présente 30 Blizzards. de l’artiste britannique Helen Marten au Palais d’Iéna. Connue pour sa pratique transdisciplinaire, Marten met en scène ici sa première grande œuvre performative, réalisée en collaboration avec le metteur en scène Fabio Cherstich et la compositrice Beatrice Dillon.

Le projet réunit cinq grandes sculptures et cinq nouvelles vidéos, associées à des monologues en direct interprétés par une troupe de trente performeur·euse·s. Chacun·e est lié·e à un objet symbolique et traverse l’espace par le chant et la parole, tissant les thèmes de l’enfance, de la sexualité, de la parentalité, de l’intériorité et de la perte dans un récit polyphonique. Le titre fait à la fois référence à ces trente personnages et à l’idée de « blizzards » comme métaphore de la turbulence des émotions humaines.

Installée dans l’architecture solennelle du Palais d’Iéna, l’œuvre combine plateformes sculpturales, scène centrale et rail circulaire transportant des contenants avec les outils utilisés dans la performance. Le résultat est un environnement en perpétuel déploiement, où sculpture, vidéo, son et mouvement se rencontrent. 30 Blizzards. sera accessible au public du 22 au 26 octobre 2025, précédé de visites guidées et de deux conversations curatoriales le 22 octobre.

Miu Miu est Partenaire Officiel du Programme Public d’Art Basel Paris 2025. Le projet est réalisé en collaboration avec le Palais d’Iéna, siège du Conseil économique, social et environnemental (CESE).

Place Vendôme

Alex Da Corte, Kermit the Frog, Even, 2018

Présenté par Sadie Coles HQ (Londres)

Sur la place Vendôme, Alex Da Corte présente une sculpture gonflable inspirée de l’effondrement d’un ballon de Kermit lors de la parade new-yorkaise de Thanksgiving en 1991. À moitié dégonflée mais toujours en suspension, la figure flotte dans un état de vulnérabilité suspendue. Son corps affaissé transforme une icône de l’enfance joyeuse en monument de vulnérabilité et de désillusion.

En isolant et en monumentalisant cet accident fugace, Da Corte fait d’un symbole d’optimisme et de jeunesse une image d’épuisement et de fragilité. L’œuvre prolonge son exploration de la culture pop américaine comme espace de fantasme collectif mais aussi d’inquiétude latente – où dessins animés, icônes de consommation et idéaux suburbains révèlent leurs fissures.

C’est le quatrième projet du Programme Public d’Art Basel Paris réalisé en collaboration avec la Ville de Paris sur la place Vendôme. L’œuvre sera visible du 20 au 26 octobre 2025. Une performance aura également lieu le 20 octobre à 16 heures.

cité de l'architecture et du patrimoine

Fabienne Verdier – « Mute »
Commissaire : Matthieu Poirier
Présenté par Galerie Lelong (Paris, New York) et Waddington Custot (Londres, Dubaï, Paris)

À la Cité de l’architecture et du patrimoine, Fabienne Verdier présente « Mute », une exposition de 40 peintures abstraites de grand format. Le titre résonne en anglais avec silence et en français avec l’impératif muter – soulignant l’exploration par l’artiste de l’immobilité, de la transformation et du flux. Issues d’une pratique gestuelle rigoureuse, les œuvres sont installées dans une scénographie labyrinthique qui dialogue avec les volumes du musée et ses collections médiévales.

Verdier (née en 1962, Paris) est reconnue pour sa fusion entre l’abstraction occidentale et des techniques inspirées de la calligraphie chinoise, développées au cours d’une décennie d’étude en Chine dans les années 1980. Sa pratique allie ascèse gestuelle et forces naturelles, créant des peintures suspendues entre maîtrise et hasard.

« Chromoscope »
Exposition collective, commissaire : Matthieu Poirier
Avec le soutien de Yares Art (New York, Beverly Hills, Santa Fe)

Toujours à la Cité, l’exposition « Chromoscope » examine les mouvements du Color Field et de l’Abstraction post-picturale entre 1955 et 1992. Installée dans la Galerie des peintures murales, au milieu des chapelles et fresques médiévales, elle réunit 23 peintures de grand format issues de successions d’artistes et de collections privées. Des œuvres de Thomas Downing, Sam Francis, Helen Frankenthaler, Adolph Gottlieb, Morris Louis, Robert Motherwell, Kenneth Noland, Jules Olitski, Larry Poons et Frank Stella révèlent la fluidité du pigment, la circulation du regard et la transparence vibratoire qui définissent le mouvement.

Née aux États-Unis dans les années 1950 en réaction à l’expressionnisme abstrait, la peinture Color Field délaisse la gestualité du pinceau pour de vastes champs lumineux de couleur destinés à submerger les sens du spectateur. En revisitant cet héritage dans le cadre des chapelles médiévales de la Cité, « Chromoscope » souligne comment l’abstraction a transformé l’expérience de la peinture à l’ère moderne.

Ces projets constituent les premiers du Programme Public réalisés par Art Basel Paris en collaboration avec la Cité de l’architecture et du patrimoine. Les expositions seront visibles du 22 octobre 2025 au 16 février 2026.

Chapelle des Petits-Augustins des Beaux-Arts de Paris

Harry Nuriev, Objets Trouvés, 2025
Présenté par Galerie Sultana

Pour Art Basel Paris 2025, Harry Nuriev présente Objets Trouvés (2025), une installation participative transformant la chapelle des Petits-Augustins en un espace de circulation et d’échange. Des cartons de supermarché, alignés avec soin, sont remplis d’objets apportés par les visiteur·euse·s. Chaque personne laisse un objet dont elle n’a plus besoin et en prend un autre laissé par quelqu’un·e d’autre. Chaque contribution est certifiée comme œuvre d’art, et à la fin de l’exposition, tous les échanges seront compilés dans un annuaire de type Pages Jaunes, transformant ce processus éphémère en archive permanente.

Harry Nuriev décrit sa pratique comme du Transformisme – la réinvention de matériaux du quotidien pour leur attribuer de nouvelles fonctions et significations. Avec Objets Trouvés, il prolonge cette philosophie dans une dimension collective, où le simple acte d’échange devient interaction sociale autant que création artistique.

C’est le quatrième projet du Programme Public réalisé par Art Basel Paris en collaboration avec les Beaux-Arts de Paris. L’œuvre sera visible du 21 au 26 octobre 2025.

Petit Palais

Julius von Bismarck

Présenté par Sies + Höke (Düsseldorf) et The Ranch (Montauk)

Au Petit Palais, Julius von Bismarck présente The Elephant in the Room (2023–2024), une paire de sculptures cinétiques monumentales qui s’effondrent et se réassemblent continuellement. Une girafe naturalisée grandeur nature se tient aux côtés d’une réplique réduite d’une statue équestre d’Otto von Bismarck. Toutes deux semblent stables, mais s’effondrent sans cesse, leurs corps segmentés étant animés par des mécanismes invisibles.

En associant un animal exotisé à un monument du premier chancelier de l’Empire allemand, von Bismarck met en lumière les liens entre exploitation coloniale et pouvoir politique. Leur cycle sans fin d’effondrement et de reconstruction devient une allégorie de la fragilité des monuments et des récits contestés qu’ils incarnent.

En complément, von Bismarck présentera également une série de panneaux en bois de sa série OOOSB (2024–2025), ainsi que la vidéo Grenzen der Intelligenzen (Boundaries of Intelligences, 2024), qui poursuit son exploration de la manière dont la nature peut être recontextualisée, conservée et manipulée.

C’est le deuxième projet du Programme Public réalisé par Art Basel Paris en collaboration avec le Petit Palais et Paris Musées. Les œuvres seront visibles du 21 au 26 octobre 2025.

Parvis de l’Institut de France

Ugo Rondinone, the innocent, 2024

Présenté par Galerie Eva Presenhuber (Zurich, Vienne), Gladstone Gallery (New York, Bruxelles, Séoul) et Mennour (Paris)

Sur le parvis de l’Institut de France, Ugo Rondinone présente the innocent (2024), une sculpture monumentale de plus de quatre mètres de haut. Composée de blocs de pierre bleue empilés évoquant têtes, torses et jambes, la figure se dresse avec une simplicité archaïque, tout en se transformant avec la lumière et le climat au fil de la journée.

Rondinone explore depuis longtemps les formes élémentaires comme métaphores de la condition humaine. Avec the innocent, il introduit ce vocabulaire au cœur historique de Paris. L’œuvre se tient à la fois comme sentinelle et témoin – brute mais fragile, intemporelle mais immédiate – reliant la vie contemporaine à une mémoire culturelle profonde et à l’endurance de la forme humaine. Évitant toute modélisation classique, l’œuvre embrasse une clarté primitive, rappelant les totems ou signaux anciens qui guidaient les voyageurs à travers les paysages reculés.

C’est le troisième projet du Programme Public réalisé par Art Basel Paris en collaboration avec la Ville de Paris sur le parvis de l’Institut de France. L’œuvre sera visible du 17 au 28 octobre 2025.

Musée national Eugène-Delacroix

Nate Lowman, After Delacroix (2025)

Présenté par Massimodecarlo en collaboration avec David Zwirner

Au musée national Eugène-Delacroix, Nate Lowman présente After Delacroix (2025), un projet qui réinterprète l’héritage du peintre romantique à travers un prisme contemporain. L’exposition se déploie en constellation d’œuvres – nouvelles toiles, sculpture lumineuses, petits formats – qui filtrent l’influence de Delacroix à travers des échos de Théodore Géricault et Cecily Brown.

Au centre se trouve Delacroix Palette (2025), une peinture qui traite la palette de l’artiste non seulement comme outil, mais comme surface d’accumulation de gestes et de résidus. Autour, Lowman juxtapose des réinterprétations de motifs delacroixiens avec des appropriations de toiles de Cecily Brown, elles-mêmes inspirées de Delacroix et Géricault – créant une chaîne de références stratifiées. Ici, la copie devient invention, révélant comment gestes et atmosphères survivent à travers les siècles.

C’est le quatrième projet du Programme Public réalisé par Art Basel Paris en collaboration avec le musée national Eugène-Delacroix et le musée du Louvre. L’œuvre sera visible du 22 octobre au 2 novembre 2025.

Hôtel de la Marine

Joël Andrianomearisoa, Les Herbes folles du vieux logis, 2020–2025

Présenté par Almine Rech (Paris, Bruxelles, New York, Shanghai)

À l’Hôtel de la Marine, Joël Andrianomearisoa présente Les Herbes folles du vieux logis (2020–2025), une œuvre textile monumentale. Composée de deux immenses panneaux de tissus richement colorés et texturés, elle enveloppe le·la visiteur·euse dans un paysage imaginaire. Son titre rend hommage au poète malgache Maurice Ramarozaka, soulignant le dialogue constant de l’artiste avec la langue, la mémoire et les racines culturelles.

L’œuvre puise dans les traditions de la tapisserie et du tissage tout en affirmant la physicalité du textile comme médium contemporain. Pour Andrianomearisoa, l’acte de création est « le pouvoir de la main » – un geste qui porte histoire, rituel et émotion. Présentée dans la cour de l’Hôtel de la Marine, l’œuvre traduit cette sensibilité dans un champ visuel où couleur et texture reflètent l’abondance de la nature et la résilience du geste artisanal.

C’est le deuxième projet du Programme Public réalisé par Art Basel Paris en collaboration avec le Centre des monuments nationaux. L’œuvre sera visible du 10 octobre au 2 novembre 2025.


Avenue Winston-Churchill

Pour l’édition 2025 d’Art Basel Paris, l’avenue Winston-Churchill accueillera une série de sculptures monumentales. Reliant le Petit Palais et le Grand Palais, l’avenue sera piétonnisée pendant toute la durée de la foire, permettant au public de découvrir sept projets majeurs conçus pour l’espace public :

  • Thomas Houseago, Flower & Death (2018-2025), figure en bronze combinant formes squelettiques et florales, présentée par Lévy Gorvy Dayan et Xavier Hufkens, d’abord montrée aux Royal Botanic Gardens, Kew en 2021
  • Leiko Ikemura, Usagi Greeting (440) (2023-2025), sculpture en bronze patiné de la figure hybride lapin-déesse de l’artiste, créée en réponse au séisme de Tōhoku et à la catastrophe de Fukushima, présentée par Lisson Gallery
  • Wang Keping, Découverte (2022), bronze de 2,5 mètres célébrant la forme féminine par l’abstraction et la réduction, présenté par Galerie Nathalie Obadia
  • Vojtěch Kovařík, Atlas calming the troubled world (2025), nouveau bronze représentant la divinité grecque Atlas enserrant doucement la Terre, dans le style arrondi caractéristique de l’artiste, présenté par Galerie Derouillon
  • Muller Van Severen, Concrete Wire (2025), trois sculptures en béton découpées et pliées à partir de plaques uniques, inspirées de la géométrie suprématiste et conçues pour inviter le public à interagir, présentées par Tim Van Laere Gallery
  • Arlene Shechet, Dawn (2024), sculpture en aluminium peint dans des tons pastel, issue de sa série Girl Group et présentée initialement au Storm King Art Center en 2024, présentée par Pace Gallery
  • Stefan Rinck, Camarillo in Disguise (2025), figure en calcaire de trois mètres fusionnant influences historiques, mythologiques et pop, sculptée selon les techniques traditionnelles de la taille de pierre, présentée par Semiose

C’est le deuxième projet du Programme Public réalisé par Art Basel Paris en collaboration avec la Ville de Paris sur l’avenue Winston-Churchill. Les œuvres seront visibles du 21 au 26 octobre 2025.

Organisé au Petit Palais, le programme de discussions phare d’Art Basel inscrit les voix d’aujourd’hui dans la tradition avant-gardiste parisienne. L’édition 2025 réunit notamment les artistes Marta Minujín, Tyler Mitchell, Cai Guo-Qiang, Josèfa Ntjam et Kiddy Smile ; les dirigeant·e·s d’institutions Chiara Parisi et Chris Dercon ; l’architecte Frida Escobedo ; le galeriste Emmanuel Perrotin ; et bien d’autres.

Cette année marque également le lancement d’un nouveau format pour les Conversations : une journée entière conçue par l’éditeur de mode britannique Edward Enninful, à l’occasion du lancement de sa nouvelle société de médias et divertissement, EE72. Pensé comme un prélude à son exposition The 90s prévue à la Tate Britain en 2026, le programme d’Enninful – présenté le vendredi 24 octobre – propose des entretiens en tête-à-tête avec quatre artistes majeurs révélés dans les années 1990 aux côtés d’Enninful : Yinka Shonibare CBE, Juergen Teller, Sonia Boyce et Mark Leckey.

Autres temps forts du programme Conversations :

  • L’artiste argentine Marta Minujín revient sur ses happenings radicaux à Paris dans les années 1960, en dialogue avec l’architecte Frida Escobedo, qui partagera sa vision pour le renouvellement du Centre Pompidou à l’horizon 2030, dans une discussion modérée par Hans Ulrich Obrist.
  • Le photographe américain Tyler Mitchell, dont la première exposition institutionnelle personnelle en France ouvre à la Maison Européenne de la Photographie, échange avec Simon Baker sur le rôle en constante évolution de la photographie dans la construction de la mémoire culturelle.
  • Emmanuel Perrotin, Chiara Parisi et Mina Soltangheis réfléchiront à la manière dont l’écosystème artistique français équilibre identité locale et rayonnement international, en conversation avec Martin Bethenod.

  • Le directeur général de la Fondation Cartier, Chris Dercon, échange avec l’artiste Cai Guo-Qiang – dont l’usage singulier de la poudre a profondément élargi le langage de l’art contemporain – pour revenir sur la relation de longue date qui unit l’artiste à la Fondation, à la veille de sa grande réouverture. La conversation sera modérée par Coline Milliard, rédactrice en chef d’Art Basel.
  • L’artiste William Mapan et le le commissaire Philippe Bettinelli, modérés par Dr Jeni Fulton, responsable éditoriale d’Art Basel, examineront comment Paris soutient les pratiques numériques, des premières collections de médias aux débats actuels sur l’intelligence artificielle.

  • Les artistes Kiddy Smile et Josèfa Ntjam exploreront le récit comme forme de résistance, à travers la culture ballroom, le cinéma et le mythe spéculatif.

Le programme complet des Conversations est disponible sur artbasel.com/paris/conversations

L’édition 2025 de Oh La La! – initiative spéciale d’Art Basel Paris invitant les galeries à présenter de nouvelles œuvres dans leurs stands le vendredi et le samedi de la foire – sera placée sous la direction artistique de Loïc Prigent, journaliste et expert de la mode. Le thème retenu cette année est « À la mode ».

La mode et l’art ont toujours été intimement liés, se façonnant et se reflétant mutuellement au fil du temps. De même, la notion de « tendance » suscite depuis longtemps débats et controverses parmi critiques et créateur·rice·s, laissant une empreinte durable dans les deux domaines. Avec « À la mode », les visiteur·euse·s sont invité·e·s à explorer ces croisements, en suivant un fil conceptuel à travers les allées d’Art Basel Paris 2025.

Les galeries sont encouragées à présenter des œuvres en dialogue avec ces idées, de manière explicite ou plus subtile. Style, signification politique et sociale des vêtements, élégance, intemporalité, vêtement comme expression culturelle ou identitaire, design textile, rôle des avant-gardes dans l’art comme dans la mode, ou encore l’insaisissable qualité du chic : autant de pistes d’inspiration possibles. La liste des artistes et galeries participantes sera révélée peu avant l’ouverture de la foire. Dans le cadre du partenariat entre Art Basel et Airbnb, des visiteur·euse·s pourront réserver une visite exclusive du parcours Oh La La! guidée par Loïc Prigent les 24 et 25 octobre.

Biographie
Loïc Prigent est un réalisateur français spécialisé dans les documentaires de mode. Né en Bretagne en 1973, il commence sa carrière comme journaliste à Libération avant de rejoindre la télévision en 1995, où il couvre les Fashion Weeks. Son projet marquant, Signé Chanel (2006), propose une plongée inédite dans les ateliers Chanel aux côtés de Karl Lagerfeld, établissant Prigent comme figure incontournable du récit de mode. Il a ensuite signé des films salués tels que Marc Jacobs & Louis Vuitton (2007), Karl Lagerfeld dessine sa vie (2014), Jean Paul Gaultier au travail (2015) et L’héritage d’Alexander McQueen (2015), ainsi que la série Le jour d’Avant.

Il est également auteur de plusieurs ouvrages, dont J’adore la mode mais c’est tout ce que je déteste et Mille milliards de rubans, une histoire de la mode. Il dirige la plateforme fashionmoodboard.com et continue à faire découvrir la mode au grand public via son émission 5 minutes de mode. Depuis 2019, il développe sa présence sur YouTube, couvrant les défilés de Paris et Milan et produisant des vidéos sur l’histoire de la mode, parallèlement à son travail télévisuel.

Art Basel est ravi·e de collaborer une nouvelle fois avec des partenaires d’exception en France et à l’international.

Le Partenaire Premium d’Art Basel Paris est Qatar Airways.

  • Inspiré·e par la signification culturelle du majlis, le Qatar Lounge accueille les invité·e·s pour leur faire découvrir l’hospitalité qatarienne à travers les créations culinaires de la cheffe Noof Al-Marri.
  • Les invité·e·s pourront également découvrir la Horizons Room, une vitrine interactive des initiatives qui façonnent l’avenir du Qatar, de la culture à l’architecture, du sport au design et à l’art.

Les Partenaires Associés d’Art Basel Paris sont UBS, Louis Vuitton, Audemars Piguet, NetJets et le Hong Kong Tourism Board.

  • UBS accueillera ses invité·e·s VIP et client·e·s dans son lounge, qui présentera des œuvres issues de la collection UBS. UBS est Partenaire Principal Global d’Art Basel.
  • Audemars Piguet croit que la créativité nourrit la culture, relie les individus et donne sens à nos vies. À travers son programme dédié, Audemars Piguet Contemporary, la maison commande à des artistes internationaux la réalisation d’œuvres à différentes échelles et dans divers médias, leur permettant d’explorer de nouveaux territoires.
  • Louis Vuitton tiendra de nouveau un stand sur la foire, révélant une collaboration artistique exclusive lors de l’ouverture.
  • NetJets accueillera ses client·e·s VIP dans son lounge privé, présentant des œuvres de l’artiste contemporain Nick Thomm.
  • De retour pour une seconde collaboration à Paris, le Hong Kong Tourism Board installera un Hong Kong Bar sur site, mettant en avant la culture unique de la ville à l’échelle mondiale et offrant des expériences immersives pour inciter les voyageur·euse·s à découvrir ses quartiers et sa richesse culturelle.

Le Partenaire de l'évènement d’Art Basel Paris est Airbnb.

  • Ensemble, Art Basel et Airbnb s’engagent dans un partenariat mondial pluriannuel qui proposera des séjours uniques dans des centres culturels internationaux, ainsi que des expériences immersives avec des voix majeures du monde de l’art. Pour soutenir les arts à l’échelle mondiale, Airbnb lance le Travel Grant Program, développé en collaboration avec Art Basel. Avec un engagement de 1,2 million USD sur trois ans, ce programme financera les déplacements d’artistes et de galeries émergent·e·s. Chaque directeur·rice de foire Art Basel nommera des bénéficiaires, mettant en avant de nouveaux exposant·e·s, des pratiques ambitieuses et des voix pionnières qui façonnent le discours culturel.

Le Partenaire Officiel du Programme Public d’Art Basel Paris est Miu Miu. Poursuivant ce partenariat, Miu Miu présentera 30 Blizzards., une œuvre majeure conçue par l’artiste Helen Marten.

Les Partenaires Hôtes d’Art Basel Paris sont Guerlain et Uzbekistan Art and Culture Development Foundation (ACDF) (Fondation pour le Développement de l’Art et de la Culture d’Ouzbékistan (ACDF)).

  • À l’occasion du centenaire du parfum Shalimar, Guerlain présentera une exposition d’art moderne et contemporain explorant notre rapport au sentiment amoureux.
  • Le Centre d’art contemporain de Tachkent (ACDF) dévoilera quant à lui une préfiguration de son futur lieu au sein d’Art Basel Paris. Conçue par le cabinet français Studio KO, l’installation offrira un premier aperçu de la toute première institution permanente d’Asie centrale dédiée à l’art contemporain et à la recherche, accueillant résidences, programmes pour les jeunes et une exposition inaugurale réunissant artistes internationaux·ales et ouzbeks.

    Les Partenaires Officiels d’Art Basel Paris sont Samsung, Zegna, BMW, Vitra, Illycaffè, Detroit, GOAT, Salomon. Le Partenaire Champagne Officiel est Maison Ruinart.

    • En tant que Partenaire Officiel, BMW assurera un service VIP Car Service dédié aux détenteur·rice·s de la carte First Choice d’Art Basel Paris.
    • Samsung proposera une activation artistique immersive ouverte au public. Le Samsung Art Store lancera en octobre la première Collection Art Basel Paris, tandis que le stand Samsung Art TV au Grand Palais offrira aux visiteur·euse·s une expérience artistique inspirante, recréant le confort d’une présentation à domicile.
    • Detroit Salon proposera un lounge public mettant en avant une sélection d’artistes locaux et une performance exclusive au Grand Palais. Il organisera également une programmation hors-site à l’Hôtel de Talleyrand, comprenant dîners et discussions.
    • Zegna fournira des tote bags co-brandés aux invité·e·s VVIP et VIP d’Art Basel Paris dans les hôtels partenaires.
    • Salomon équipera les hôtes et hôtesses de sneakers, activera un espace au Grand Palais et organisera des community runs pendant la semaine de la foire. La marque installera également un pop-up privé hors du site principal.
    • Illycaffè, marque de café mondiale connue pour son soutien à l’art et aux artistes, accueillera les visiteur·euse·s dans un lounge public, avec une série de tasses conçues par John Armleder.
    • Vitra, maison suisse de design reconnue pour ses collaborations avec des créateur·rice·s et architectes iconiques, aménagera le Collectors Lounge d’Art Basel Paris.
    • GOAT, plateforme mondiale dédiée au passé, au présent et au futur, habillera les hôtes d’Art Basel Paris avec des uniformes exclusifs ornés d’une œuvre de l’artiste Diana Yesenia Alvarado.
    • Maison Ruinart, Partenaire Champagne Officiel d’Art Basel Paris, proposera un bar et présentera une exposition personnelle de l’artiste franco-suisse Julian Charrière, poursuivant sa série 2025 Conversations with Nature.

    Les Partenaires Hôteliers Officiels d’Art Basel Paris sont Esprit de France Collection, Shangri-La Paris, Castille Paris - Starhotels Collezione et Beaumarly.

    EXPOSITIONS DURANT LA FOIRE

    Art Basel Paris fera à nouveau vibrer la capitale avec une semaine riche en expositions et événements majeurs, en parfaite résonance avec l’esprit d’avant-garde qui la caractérise. Du Musée d’Orsay, où un dialogue inédit réunit Bridget Riley et Georges Seurat, au Musée de l’Orangerie, qui consacre une exposition à la marchande pionnière Berthe Weill, jusqu’au Palais de Tokyo, qui explore l’art américain à travers la pensée francophone, ces rendez-vous mettent en lumière la manière dont les idées radicales continuent de transformer l’art et son histoire. Associées aux grandes présentations du Musée Picasso, de la Fondation Louis Vuitton, de la Bourse de Commerce – Pinault Collection et de nombreuses autres institutions, ces expositions confirment Paris dans son rôle de berceau et de carrefour de l’innovation artistique.

    • Musée d'Orsay
      John Singer Sargent. Éblouir Paris
      Paul Troubetzkoy. Sculpteur (1866-1938)
      Bridget Riley. Point de départ
    • Musée du Louvre
      Jacques-Louis David
    • Musée de l'Orangerie
      Michel Paysant. Voir Monet
      Berthe Weill. Galeriste d’avant-garde
    • Palais de Tokyo
      ECHO DELAY REVERB Art américain, pensées francophones
      Melvin Edward
    • Musée Picasso
      Philip Guston. L’ironie de l’histoire
      Raymond Pettibon. Underground
    • Musée d'Art moderne de la Ville de Paris
      George Condo
      Otobong Nkanga « J’ai rêvé de toi en couleurs »
      Prix Marcel Duchamp 2025
    • Fondation Louis Vuitton
      Une rétrospective de ‘Gerhard Richter’
    • Jeu de Paume
      Luc Delahaye
    • Fondation Cartier pour l'art contemporain
      « Exposition Générale » – exposition inaugurale dans le nouvel espace de la Fondation
    • Lafayette Anticipations
      Meriem Bennani
      Steffani Jemison
    • Bourse de Commerce - Pinault Collection
      Minimal
      Lygia Pape. Tisser l’espace
    • Petit Palais
      Jean-Baptiste Greuze, peindre l’enfance
      Bilal Hamdad
    • La MEP- Maison Européenne de la Photographie
      Tyler Mitchell: Wish This Was Real
      Edward Weston — Modernité Révélée
    • Institut du Monde Arabe
      Trésors sauvés de Gaza - 5000 ans d'histoire
      Le mystère Cléopâtre
    • Musée du Luxembourg
      Soulages, une autre lumière. Peintures sur papier