Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hultén
Grand Palais
Jusqu’au 4 janvier 2026
« Niki m’a dit : “Tu ferais bien de mettre des plumes sur tes trucs !” », écrivit Jean Tinguely à Pontus Hultén en 1972. Les formes colorées et joyeuses de Niki de Saint-Phalle (1930-2002) ont rencontré les vibrantes machineries de son compagnon Jean Tinguely (1925-1991), tou·te·s deux porté·e·s sans relâche par leur ami Pontus Hultén (1924-2006), facétieux homme de musée – et premier directeur du Centre Pompidou. Les trois trublions ont donné naissance à des projets hors norme : joyeux cortèges artistiques en pleine rue, œuvres féministes monumentales ou trains fantômes, aucune folie ne semblait trop grande pour le trio, réuni par un amour de l’art et de la vie palpable.
« Rick Owens, Temple of Love »
Palais Galliera
Jusqu’au 4 janvier 2026
Monacale et sombre, mais également profondément inorthodoxe et provocante, la mode de Rick Owens suit ses propres règles. Épaulé par sa partenaire Michèle Lamy, le créateur américain né en 1962 utilise dès ses débuts des matières premières récupérées, cultive une mode unisexe, ou encore fait défiler des performeuses de stepping (danse percussive afro-américaine qui utilise le corps comme instrument). Inspirées par les cultures underground, ses silhouettes transgressives s’élèvent contre toutes les formes d’oppression, se faisant le reflet des maux de leur époque. Le Palais Galliera raconte l’histoire de Rick Owens à travers plus de 100 silhouettes et des documents rares, de son enfance aux podiums parisiens.
« John Singer Sargent. Éblouir Paris »
Jusqu’au 11 janvier 2026
« Bridget Riley. Point de départ »
Du 21 octobre 2025 au 25 janvier 2026
Musée d’Orsay
John Singer Sargent, peintre américain adulé dans son pays d’origine, fait pour la première fois l’objet d’une exposition monographique en France. Parmi les plus de 90 œuvres présentées, le célèbre Portrait de Madame X (1884). Surnommée « La Joconde du Metropolitan Museum of Art », l’œuvre est exceptionnellement prêtée par le musée new-yorkais, partenaire de l’exposition. C’est la première fois qu’elle sera montrée à Paris depuis sa présentation au Salon, juste après sa création, où elle avait fait scandale. En parallèle, l’artiste contemporaine britannique Bridget Riley investira aussi les espaces du Musée d’Orsay avec ses œuvres hypnotiques. Figure majeure de l’art optique, Bridget Riley a vu sa carrière prendre un tournant après sa découverte de l’œuvre d’un artiste présent dans les collections du musée, le maître postimpressionniste Georges Seurat. Intitulée « Point de départ », l’exposition explore cet héritage.
« Minimal »
Bourse de Commerce – Collection Pinault
Du 8 octobre 2025 au 18 janvier 2026
Le minimalisme a bouleversé les codes de l'art en adoptant une approche basée sur la corporéité, et en changeant le rapport des spectateur·rice·s à l’espace et à l’objet de l’œuvre d'art. Dans cette exposition placée sous le commissariat de Jessica Morgan, directrice de la Dia Art Foundation, la Collection Pinault propose de retracer la diversité de ce mouvement, caractérisé par des œuvres dépouillées, à travers sept sections thématiques. Agnès Martin, Lee Ufan, Lygia Pape, Rasheed Araeen et bien d’autres sont réuni·e·s sous le dôme de la Bourse de Commerce pour une plongée dans un mouvement aussi radical qu’influent.
Jacques-Louis David
Musée du Louvre
Du 15 octobre 2025 au 26 janvier 2026
Le peintre français (1748-1825), chef de file du néo-classicisme, a créé des images qui habitent notre imaginaire collectif : La Mort de Marat (1793), Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard (1800-1803), ou Le Sacre de Napoléon
(1805-1807). Tous ces tableaux sont des jalons de l’histoire, représentant les grandes heures de la Révolution et de l’Empire napoléonien. À l’occasion du bicentenaire de sa mort, le musée du Louvre lui consacre une exposition, mettant en lumière l’inventivité et la puissance expressive du grand maître, ainsi que son influence sur les artistes d'aujourd'hui.
George Condo
Musée d’Art Moderne
Du 10 octobre 2025 au 8 février 2026
Cubisme, peinture classique, abstraction et même cartoon : George Condo n’épargne aucun genre de son trait acéré. Le peintre américain né en 1957 fait l’objet d'une rétrospective majeure qui invite à une immersion totale dans son univers déroutant. Fin connaisseur de l’art européen, maniant plusieurs disciplines, Georges Condo s’est inspiré des maîtres du passé pour les intégrer à son imaginaire déluré, de Rembrandt à Picasso. L’artiste succède à ses amis Jean-Michel Basquiat et Keith Haring, qui avaient fait l’objet de rétrospectives en 2010 et 2013, closant une trilogie new-yorkaise au MAM consacrée à l’émergence d’une nouvelle génération de peintres dans les années 1980.
Otobong Nkanga
« I dreamt of you in colours »
Musée d’Art Moderne
Du 10 octobre 2025 au 22 février 2026
Les œuvres d’Otobong Nkanga forcent à s’arrêter. L’artiste nigériane née en 1974 et basée à Anvers, en Belgique, présente sa toute première exposition monographique muséale parisienne, qui retrace l’évolution de sa pratique. Les notions de travail, de territoire, de propriété et d’économie viennent rencontrer des thèmes plus viscéraux comme la mémoire, le corps, le soin et le contact physique avec des constellations qui envahissent l’espace – avec en leur centre, le monde naturel. Otobong Nkanga utilise de nombreux médiums (peinture, performance, installation, photographie, textile…) pour créer des écosystèmes donnant une voix à la force insaisissable de la nature, qui offre toujours la possibilité d’une rédemption.
Prix Marcel Duchamp 2025
Musée d’Art Moderne
Du 26 septembre 2025 au 22 février 2026
Après 25 ans au Centre Pompidou, qui a soutenu sa création à l’initiative de l’Association pour la diffusion internationale de l’art français (ADIAF), le prix Marcel Duchamp déménage : cette année, c’est le MAM qui accueillera les 4 nommé·e·s, en raison de la rénovation de Beaubourg. Les installations sensorielles de Bianca Bondi (née en 1986), les peintures énigmatiques de Xie Lei (né en 1983), les compositions hybrides d’Eva Nielsen (née en 1983), et les tableaux habités de Lionel Sabatté (né en 1975) seront présentés à l’étage des collections, en accès libre. Le·la lauréat·e sera annoncé le 23 octobre, pendant la semaine d’Art Basel Paris.
« Philip Guston. L’ironie de l'histoire » et « Raymond Pettibon. Underground »
Musée Picasso Paris
Du 14 octobre 2025 au 1er mars 2026
Philip Guston (1913-1980) et Raymond Pettibon (né en 1957) avaient beaucoup en commun : un goût pour la satire, un trait acéré et un malin plaisir à mettre la société américaine face à ses failles. Le second a toujours admiré le premier, et les enfants terribles du dessin se retrouvent désormais réunis au musée Picasso Paris pour un dialogue inédit. Philip Guston a détourné les codes de la peinture pour créer des tableaux dont les teintes carnées ne font qu’amplifier les violences qu’ils dénoncent. En parallèle, les dessins acerbes de Raymond Pettibon, aux références tous azimuts (poésie, discours politique, musique punk-rock, bande dessinée…) créent un contrepoint et enfoncent le clou planté par les deux artistes dans le cercueil de la culture américaine mainstream.
Gerhard Richter
Fondation Louis Vuitton
Du 17 octobre 2025 au 2 mars 2026
Tel un laborantin du médium pictural, Gerhard Richter a navigué à travers les techniques et les genres tout au long de ses 60 années de création. C’est ce parcours inclassable que la Fondation Louis Vuitton propose de découvrir dans cette exposition monographique évènement, avec Dieter Schwarz (ancien directeur du Kunst Museum Winterthur) et Nicholas Serota (ancien directeur de la Tate) pour commissaires. Pas moins de 270 œuvres constituent cette rétrospective, inédite par son ampleur, créant un tête-à-tête avec l’un·e des artistes vivant·e·s les plus admiré·e·s.
« Meriem Bennani. Sole crushing »
« Steffani Jemison. clear skies/troubled water »
Du 22 octobre 2025 au 8 février 2026
Lafayette Anticipations
Pour la saison d’automne, deux jeunes artistes investiront le bâtiment de Lafayette Anticipations. Meriem Bennani (née en 1988), nommée dans la catégorie « Emerging Artist » des Art Basel Awards, présente Sole crushing, une installation aux allures d’un étonnant orchestre : plus d’une centaine de tongs et de claquettes battent le pavé en rythme. Symphonie, soulèvement, ou encore dakka marrachkia (rituel musical marocain), le tonnerre de ces chaussures abandonnées augure la puissance du groupe. Steffani Jemison (née en 1981), lauréate du soutien à la production du Groupe Galeries Lafayette à Art Basel Paris 2024, cartographie de son côté les géographies de la violence et les axes de libération dans des installations immersives de son bleu ciel signature, hypnotisant.
« Echo Delay Reverb. Art américain, pensées francophones » et « Melvin Edwards »
Palais de Tokyo
Du 22 octobre 2025 au 15 février 2026
Invitée pour une carte blanche au Palais de Tokyo, l’historienne de l’art Naomi Beckwith (directrice adjointe, et Jennifer and David Stockman Chief Curator (curatrice en cheffe) du musée et de la Fondation Solomon-R.-Guggenheim à New York, ainsi que directrice de la prochaine édition documenta à Kassel) propose une enquête artistique sur l’influence des penseur·euse·s francophones sur l’art américain d'après-guerre et contemporain. Une soixantaine d’artistes établi·e·s (dont Renée Green, Cindy Sherman, Lorna Simpson) côtoient des plus jeunes (on citera Tiona Nekkia McClodden, Kameelah Janan Rasheed, Char Jeré) pour tracer une cartographie d’échanges méconnus. Dans les autres espaces du Palais, les sculptures abstraites de Melvin Edwards (né en 1937) sont comme des hommages, en toute musicalité, à celles et ceux qui se sont battu·e·s pour leurs droits : ses œuvres sont imprégnées de poésie, de jazz, et mettent en lumière ses relations avec des penseur·euse·s français·e·s comme Léon-Gontran Damas et Édouard Glissant.
« Exposition Générale »
Fondation Cartier pour l’art contemporain
Du 25 octobre 2025 au 23 août 2026
L'ouverture du nouvel espace de la Fondation Cartier place du Palais-Royal est l’occasion de retracer 40 années d’expositions, et d’explorer le parcours et l’identité artistique de la Fondation. La présentation inaugurale, baptisée « Exposition Générale», rassemble plus de 600 œuvres qui ont marqué l’histoire de la Fondation. Imaginé par Jean Nouvel, le lieu, qui abritait anciennement un grand magasin, se veut vivant, évolutif, hybride – la scénographie sera mouvante – et deviendra sans aucun doute le chef de file des expositions d’art à venir.
Juliette Amoros est chargée de rédaction chez Art Basel.
Légende de l'image d'en-tête : George Condo, Big Red, 1997. Collection particulière. Courtesy of Studio Condo © ADAGP 2025
Publié le 8 octobre 2025.