Qu’est-ce que le mot « Paris » Ă©voque pour vous ?

Un endroit oĂč l’avenir et le passĂ© sont intimement liĂ©s ; je dois avouer que ce n’est pas toujours idĂ©al.

Votre premier souvenir Ă  Paris ?

L’exposition Marcel Duchamp, Ă  l’ouverture du Centre Pompidou, au printemps 1977. Je ne comprenais rien aux dates sur les cartels. Quand avait-il créé cela, recréé, revisitĂ©, rééditionnĂ©, conçu ? Mais Ă©videmment, c’était pleinement Duchamp.

OĂč vous sentez-vous le plus chez vous ?

À Bruxelles. Vous connaissez la chanson de Jacques Brel, Bruxelles ? À Chaque fois que je l’écoute, je dois pleurer.

Qu’est-ce qu’un∙e vrai∙e Parisien∙ne ?

TĂȘtu∙e mais drĂŽle. Difficile mais attachant∙e. Chaotique et, souvent, de façon impardonnable.

Quelle personnalité incarne le mieux Paris, à vos yeux ?

Jean-Paul Gaultier.

Votre endroit préféré pour le petit déjeuner ?

Ça dĂ©pend des occasions et des rencontres. Par le passĂ©, Le CafĂ© Populaire, avenue Ledru-Rollin. Encore souvent, Le Tourville, place de l’École Militaire. Maintenant, Maison Edgar, boulevard Raspail. Et tout Ă  fait rĂ©cemment, Le Sanseveria, rue de Rivoli.

J’adore les rendez-vous matinaux autour d’un petit dĂ©jeuner, car souvent, les gens n’y viennent pas et ça tombe bien : du coup, je peux ĂȘtre seul.

OĂč trouver les meilleures boutiques ?

Les magasins de design du boulevard Saint-Germain, comme Cassina, ces combinaisons de tables et de chaises qui font penser aux « espĂšces d’espaces » de Georges Perec. En revanche, j’achĂšte mes foulards Ă  Dehli, Tombouctou, Lima, Dublin ; Ă©videmment j’admire tout ce qui vient d’HermĂšs.

Quel∙le∙s seraient les invitĂ©âˆ™e∙s de votre dĂźner idĂ©al ?

À l’époque, Raymond Hains et AgnĂšs Varda. Aujourd’hui, Lou Doillon et Julien Creuzet.

OĂč sortez-vous Ă  Paris ?

Chez Paul, qui est ouvert jusqu’à 1 heure du matin ; j’aime surtout le premier Ă©tage. C’est comme la rubrique « Chez Pol » dans LibĂ©ration.

Quelle est l’Ɠuvre d'art qui reprĂ©sente le mieux Paris ?

Les fontaines un peu farfelues des frĂšres Bouroullec sur les Champs-ÉlysĂ©es, mais Ă©galement le complĂštement dingue Monument de la reconnaissance de la Belgique Ă  la France (1923), d’Isidore De Rudder, prĂšs de la place de l’Alma.

Quelle est la chose la plus folle que vous ayez entendue ou vue dans les rues de Paris ?

Que la rue de Rivoli pourrait ĂȘtre renommĂ©e rue Arnault.

Qu’est-ce que vous ne pouvez faire qu’à Paris ?

Lier toutes les disciplines artistiques comme si c’était la chose la plus naturelle du monde – et ça l’est ! Paris + : + art + mode + littĂ©rature + cinĂ©ma + design +
 politique ! Je m’arrĂȘte lĂ  ?

Qu'est-ce qui vous manque le plus lorsque vous ĂȘtes loin de Paris ?

Ce mix et remix des arts et mĂ©tiers, l’hĂ©ritage et l’innovation, les personnes qui contribuent Ă  cela, les Ă©vĂ©nements qui prĂ©sentent ces travaux, les objets qui en sont le rĂ©sultat.

Et aussi, la richesse des produits alimentaires sur les marchĂ©s, oĂč je passe beaucoup de temps.

Votre meilleur conseil pour les visiteur∙euse∙s ?

Écouter autant que vous regardez, surtout, les choses que vous ne connaissez pas encore.

Credits

Toutes les photos par Louis Canadas pour Art Basel.