David Douard (Galerie Chantal Crousel)
Paloma, 93, rue Julien-Lacroix, Paris 20e

Paloma, dans le 20ᵉ arrondissement. Je passais tout mon temps dans le quartier à l’époque de castillo/corrales, un lieu d’art contemporain géré par un collectif d’artistes dont je faisais partie. J’y vis toujours, d’ailleurs, à deux pas. C’est un restaurant de petits plats à partager, créé par d’anciennes étudiantes des Beaux-Arts de Paris. Pourtant, l’endroit n’a rien d’un entre-soi d’artistes : c’est une vraie cantine de quartier. Selon moi, il y a d’ailleurs une réelle cohérence entre l’art et la cuisine : on travaille ensemble, on fait des choix, on construit quelque chose en commun.

Johanna Mirabel (Galerie Nathalie Obadia)
Jah Jah by Le Tricycle, 11, rue des Petites-Écuries, Paris 10e

Jah Jah by Le Tricycle est une adresse à laquelle je tiens particulièrement, car elle réussit à réinventer une cuisine I-tal [régime alimetaire associé aux rastafariens, ndlr] dans une version entièrement végane, tout en gardant son authenticité. Ce qui me plaît, c’est cette capacité à combiner des saveurs afro-caribéennes familières et des préparations soignées, avec une générosité qui rend chaque repas à la fois réconfortant et raffiné. Mon choix se porte le plus souvent sur les bols chauds, des assiettes uniques qui réunissent différentes préparations – riz, légumineuses, légumes rôtis, sauces parfumées – créant un ensemble riche en textures et en contrastes. C’est un plat où l’on découvre plusieurs saveurs en même temps, dans une belle harmonie. Pour quelque chose de plus familier, leur burger au portobello est une option que je recommande volontiers : le champignon grillé et mariné, associé à des garnitures fraîches, donne un résultat gourmand et satisfaisant. Les bananes plantains rôties sont pour moi incontournables, tant elles apportent une douceur qui équilibre parfaitement les assiettes. Côté boissons, je choisis souvent le bissap, rafraîchissant et délicat, ou le jus de gingembre, plus intense et piquant. Enfin, le cheesecake végétal, décliné selon les fruits de saison, reste un de mes desserts préférés : léger, soigné et toujours réussi.

Louise Sartor (Crèvecœur)
Aoi thai spicy, 29 bis, rue Caillaux, Paris 13e

J’ai grandi et je vis de nouveau dans le quartier asiatique de Paris, dont la rue Caillaux est particulièrement bien pourvue en bonnes adresses. Je fréquente depuis longtemps le numéro 29 bis, qui fut un délicieux restaurant de raviolis où je déjeunais avec ma mère, et qui est depuis peu remplacé par Aoi thai spicy. Sa salle réduite et son succès font qu’il y a souvent la queue, surtout depuis que la chanteuse Lisa y a été spotted avec sa styliste Nanist après une journée de shopping. L’astuce, c’est que son jour de fermeture est inhabituel (le vendredi) et qu’il est ouvert le dimanche et le lundi – c’est alors bien plus calme. En semaine, pour un déjeuner rapide, je prends un pad see ew en version végétarienne au seitan (une option assez récente dans le quartier). Mais sa spécialité, c’est plutôt le som tam, la salade de papaye verte typique de la région de l’Isan, dans diverses déclinaisons. Pour un dîner à partager, la grande salade de papaye « avec un mélange de tout » sera une bonne introduction, avec un plat de nouilles ou de riz en plus. J’attends l’hiver pour goûter les soupes. Attention, comme le nom du restaurant l’indique, ça pique !

Légendes et crédits

Art Basel Paris se tiendra du 24 au 26 octobre 2025 au Grand Palais. Plus d'informations ici.

David Douard est représenté par la Galerie Chantal Crousel (Paris).
Johanna Mirabel est représentée par la Galerie Nathalie Obadia (Paris, Bruxelles).
Louise Sartor est représentée par la galerie Crèvecœur (Paris).

Légende de l’image d’en-tête  : Vue de Paloma dans le 20ᵉ arrondissement de Paris.

Publié le 16 octobre 2025.