Pour l’édition 2025 d’Art Basel Paris, le Programme Public, gratuit et ouvert à tou∙te∙s, investira la capitale française avec des expositions, des installations monumentales, ainsi qu’un cycle de conférences et de débats. La maison Miu Miu, fondée en 1993 par Miuccia Prada, est pour la deuxième année consécutive le partenaire officiel du Programme Public d’Art Basel Paris.
Du très attendu projet d’Helen Marten pour Miu Miu au Palais d’Iéna à un Kermit the Frog gigantesque sur la place Vendôme, découvrez tous les projets ci-dessous.
Palais d’Iéna
Helen Marten, « 30 Blizzards. »
Présenté par Miu Miu
Du 22 au 26 octobre, de 11 heures à 19 heures
Le chef-d’œuvre en béton armé d’Auguste Perret, le Palais d’Iéna, accueillera pour la deuxième année un projet orchestré par Miu Miu. Helen Marten, artiste britannique lauréate du prix Turner, présentera « 30 Blizzards. », une proposition donnant corps à différents récits autour de la féminité, qui s’inscrit dans les valeurs et les convictions de Miu Miu. Pluridisciplinaire, l’exposition utilisera la performance, la vidéo et la sculpture pour évoquer les éléments charnières de l’existence d’une femme : l’enfance, la communauté, la sexualité, l’intériorité et la perte. « 30 Blizzards. » est une invitation à l’émotion collective, qui tire son inspiration de la poésie, et notamment d’auteures comme Hélène Cixous et Audre Lorde.
Cité de l’architecture et du patrimoine
Fabienne Verdier, « Mute », présentée par les galeries Lelong et Waddington Custot
« Chromoscope », exposition collective présentée par Yares Art
Sous le commissariat de Matthieu Poirier
Du 22 octobre 2025 au 16 février 2026, de 11 heures à 19 heures
« Mute » et « Chromoscope » amorcent un cycle d’expositions d’art contemporain proposées par Matthieu Poirier à la Cité de l’architecture et du patrimoine, mettant l’abstraction et les grands formats à l’honneur. « Mute », de Fabienne Verdier, invite à une plongée dans le silence. Dans ces tableaux réalisés avec une palette limitée et des gestes restreints, l’artiste française propose d’écouter et d’observer le processus des transformations. Dans « Chromoscope », en revanche, la couleur explose. L’exposition collective, qui aborde la peinture abstraite color field et post-painterly de 1955 à 1992 sous l’angle de l’immersion et de la perception, rassemble de grands noms comme Helen Frankenthaler, Larry Poons ou Frank Stella et crée une immersion dans le champ pictural singulier de l’expressionnisme abstrait.
Avenue Winston-Churchill
Thomas Houseago, Flower & Death, 2018-2025 (présenté par les galeries Lévy Gorvy Dayan et Xavier Hufkens) ; Leiko Ikemura, Usagi Greeting (440), 2023-2025 (présentée par la galerie Lisson) ; Wang Keping, Découverte, 2022 (présenté par la Galerie Nathalie Obadia) ; Vojtěch Kovařík, Atlas calming the troubled world, 2025 (présenté par la Galerie Derouillon) ; Muller Van Severen, Concrete Wire, 2024-2025 (présentée par la galerie Tim Van Laere) ; Stefan Rinck, Camarillo in Disguise, 2025 (présenté par la galerie Semiose) ; Arlene Shechet, Dawn, 2024 (présentée par la galerie Pace)
Du 21 au 26 octobre 2025, de 11 heures à 19 heures
Sept sculptures s’élèveront sur l’avenue Winston-Churchill, devant le Grand Palais, et accueilleront les visiteur∙euse∙s qui arrivent à Art Basel Paris. Mentionnons Usagi Greeting (440) (2023-2025) de l’artiste japonaise Leiko Ikemura, qui reprend la figure de l’Usagi, créature aux oreilles de lapin et au visage humain, ici messagère des dieux et protectrice grâce à sa jupe-cloche en bronze, et Atlas calming the troubled world (2025) de Vojtěch Kovařík, qui représente le Titan ne portant plus le monde sur ses épaules, mais le berçant tendrement. Traversées de thèmes universels comme la résilience, la spiritualité, les mythologies et la guérison collective, les sept œuvres aux allures de totems semblent se faire l’écho de nos temps troublés.
Petit Palais
Julius von Bismarck
Présenté par Sies + Höke et The Ranch
Du 21 au 26 octobre, de 10 heures à 18 heures (jusqu’à 20 heures le vendredi et le samedi)
Au Petit Palais, Julius von Bismarck (descendant d’Otto) présente deux sculptures pour le moins loufoques : une girafe naturalisée fait face à la réplique d’une statue équestre de son aïeul, qui s’effondrent et se reconstituent, comme des jouets wakouwa géants. La série OOOSB (2024), composée de panneaux de vestiges de plantes et d’animaux compressés, complète cette étonnante installation. Enfin, le film Grenzen der Intelligenzen (2024) montre des insectes désorientés par la lumière artificielle. Dans cette proposition combinant plusieurs médiums, l’artiste interroge les mythes de notre mémoire collective, en opposition à une nature figée, modifiée, oubliée.
Cour de l’Hôtel de la Marine
Joël Andrianomearisoa, Les Herbes folles du vieux logis, 2020-2025
Présenté par Almine Rech
Du 10 octobre au 2 novembre, de 8 heures à 1 heure
Derrière le titre évocateur de l’œuvre de l’artiste malgache Joël Andrianomearisoa se cache son compatriote, l’écrivain Maurice Ramarozaka. Celui qui était également diplomate considérait la poésie comme une manière d’être à travers des géographies multiples. Joël Andrianomearisoa propose de donner vie à cette philosophie en amenant une œuvre textile monumentale dans la cour pavée de l’Hôtel de la Marine. Les arts de la fibre sont une tradition à Madagascar et occupent un rôle symbolique lié à l’histoire, à la mémoire, et au rituel. L’aspect luxuriant de l’œuvre rend hommage à la générosité de la nature et lui ouvre une fenêtre en plein cœur de Paris.
Place Vendôme
Alex Da Corte, Kermit the Frog, Even, 2018
Présenté par Sadie Coles HQ
Du 20 au 26 octobre
Lors de la célèbre Thanksgiving Parade annuelle organisée par le grand magasin new-yorkais Macy's en 1991, le ballon représentant Kermit the Frog, star du Muppet Show, s’est pris dans un arbre de la Cinquième Avenue. Percée, la grenouille géante a terminé la parade à moitié dégonflée, lui donnant un air déconfit. L’artiste américain Alex Da Corte, féru de pop culture, dont il aime révéler les ramifications émotionnelles collectives, ravive ce souvenir sur la place Vendôme avec une réplique de la grenouille gonflable figée dans ce moment de défaite. Une performance aura lieu le lundi 20 octobre à 16 heures.
Parvis de lʼInstitut de France
Ugo Rondinone, the innocent, 2024
Présenté par les galeries Eva Presenhuber, Gladstone, et Mennour
Du 17 au 28 octobre
Succédant aux œuvres totémiques de Sheila Hicks et de Niki de Saint-Phalle installées sur le parvis de l’Institut de France en 2023 et 2024, the innocent (issue d’une série de neuf sculptures) s’élève elle aussi comme un emblème. L’œuvre représente un corps humain aux jambes élancées, sans visage, constitué d’empilements de pierre bleue, matière chère à l’artiste. Elle symbolise les origines de l’humanité et est centrale dans les rites d’inhumation de nombreuses cultures. Ici, où on pourrait facilement imaginer une sculpture de bronze représentant un∙e monarque, la statue s’impose comme la gardienne des vies anonymes sacrifiées sur l’autel du pouvoir et de l’ambition territoriale.
Chapelle des Petits-Augustins des Beaux-Arts de Paris
Harry Nuriev, Objets Trouvés, 2025
Présenté par Sultana
Du 21 au 26 octobre, de 10 heures à 19 heures
L’artiste russe Harry Nuriev propose une œuvre interactive aux Beaux-Arts de Paris : les visiteur∙euse∙s sont invité∙e∙s à déposer un effet personnel dont ils n’ont plus besoin et à en prendre un laissé par d’autres en échange dans les bacs mis à disposition. L’œuvre questionne le consumérisme normalisé qui infuse notre société et notre rapport aux objets, dans un contexte de pays de Cocagne. L’artiste nous met face à ces absurdités, singeant la société de consommation jusqu’au bout : chaque transaction donnera lieu à un certificat, et l’ensemble du processus sera compilé dans un catalogue au style soigné.
Musée national Eugène-Delacroix
Nate Lowman, After Delacroix, 2025
Présenté par Massimodecarlo et David Zwirner
Du 22 octobre au 2 novembre, de 12 heures à 17 heures 30 du lundi au vendredi, et de 10 heures à 17 heures 30 le week-end
Accessible gratuitement sur présentation d’un titre d'accès à Art Basel Paris jusqu’au 26 octobre
L’artiste américain Nate Lowman entre directement en dialogue avec le lieu qui accueille ses œuvres dans le cadre du Programme Public : dans After Delacroix, ses installations mêlant différents médiums réinventent la palette du peintre du 19e siècle et font référence à des œuvres d’autres artistes (Cecily Brown, en l’occurrence) influencé∙e∙s par le maître du romantisme. Nate Lowman utilise des objets du monde moderne comme des t-shirts ou les célèbres sapins désodorisants de voiture pour retracer des filiations artistiques entre Eugène Delacroix et les artistes contemporain∙e∙s. L’histoire, ici, n’est pas qu’un concept abstrait et intangible, mais devient matière et objet.
Miu Miu est partenaire officiel du Programme Public.
Un dispositif de médiation est assuré tous les jours du 21 au 26 octobre de 14 heures à 17 heures 30 par des élèves de l’École du Louvre dans les différents lieux du Programme public, à l’exception du Palais d’Iéna. Au Musée national Eugène-Delacroix et à la Cité de l’architecture et du patrimoine, le dispositif de médiation débute le 22 octobre.
« 30 Blizzards. » est un projet présenté dans le cadre du Programme public d’Art Basel Paris au Palais d’Iéna. Il est ouvert au public du 22 au 26 octobre. Pour plus d’informations, consultez miumiu.com. L’inscription en ligne pour les visites guidées et les conversations est disponible sur miumiu.com.
Art Basel Paris se tiendra au Grand Palais du 24 au 26 octobre. Découvrez les participant∙e∙s et les informations détaillées ici.
Découvrez le Programme Public ici.
Découvrez Conversations ici.
Juliette Amoros est chargée de rédaction chez Art Basel.
Légende de l'image d'en-tête : Alex Da Corte, Cool Kermit (détail), 2024. Crédit : © Alex Da Corte. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et de Sadie Coles HQ, Londres. Photo : Arthur Gray
Publié le 15 octobre 2025.